Historique et orientations

Historique

Le MÉPACQ, le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec, est un mouvement national et multisectoriel qui travaille à la transformation sociale dans une perspective de justice sociale. Il regroupe 11 Tables régionales en éducation populaire autonome (ÉPA) qui regroupent 333 groupes populaires et communautaires autonomes.

Le MÉPACQ est issu de la volonté des groupes populaires de se regrouper autour de la notion de l’ÉPA. Ces groupes, avec l’appui de l’ICÉA, ont formé, en 1973, le Comité de coordination des OVEP du Québec. C’est lors d’une de ces assemblées générales que la définition actuelle de l’ÉPA a été adoptée, tout comme l’option d’étendre à la grandeur du Québec un mode d’organisation fondé sur des Tables régionales. En 1981, ce comité est devenu le MÉPACQ.

Au cours des années, le MÉPACQ a participé à plusieurs grands débats sociaux qui ont marqué la société québécoise dont à plusieurs luttes pour la défense des programmes sociaux. Parmi celles-ci, retenons la mobilisation du mouvement face à la loi 37 (1989) et à la loi 86 (1998-1999) visant à modifier le régime de l’aide sociale, ainsi que celle contre la réforme Axworthy (1994) qui instaurait un nouveau système de sécurité sociale pour le Canada. En tant que membre de Solidarité populaire Québec, le MÉPACQ a régulièrement participé aux différentes campagnes et a suivi de près d’autres dossiers sociaux. En plus, il s’est doté d’un Cadre de référence pour un projet de société (1993) et a publié une analyse critique des grandes réformes mises en place par le gouvernement québécois (1997).

Dans le but d’offrir un lieu de réflexion et de ressourcement à l’ensemble des groupes de base à travers le Québec qui composent le Mouvement, le MÉPACQ, organise depuis 1995, sur une base triennale, des colloques sur différents thèmes, dont « L’ÉPA, une nécessité pour l’avancement de la justice sociale », « Le rôle de l’ÉPA dans les transformations de la société québécoise », « Une société juste et équitable… une utopie? » et « Le rôle de l’État, le bien commun et nous autres ».

Sur un autre plan, le MÉPACQ a joué un rôle important en ce qui touche la reconnaissance et le financement de l’ÉPA. Grâce à de nombreuses campagnes, il a mené, à travers deux décennies, un travail soutenu pour défendre un programme de financement dont l’existence même était constamment menacée au sein du ministère de l’Éducation (MÉQ). Le MÉPACQ a également joué un rôle actif dans l’établissement du Réseau québécois de l’action communautaire autonome RQ-ACA) – à l’origine Comité aviseur de l’action communautaire autonome (CAACA) – créé en 1996. Avant et depuis l’adoption de la Politique de reconnaissance de l’action communautaire, le MÉPACQ a continué à travailler en collaboration avec le RQ-ACA et son Comité de défense collective des droits sur tous les aspects concernant le transfert des groupes membres au SACAIS et aux autres ministères.

Le Congrès d’orientation de l’an 2000 a ouvert un nouveau chapitre dans la vie du Mouvement. Depuis ce temps, le MÉPACQ a multiplié ses actions menant à la transformation sociale en augmentant son implication sur le terrain des luttes sociales (voir le texte des orientations adoptées). Le MÉPACQ et ses Tables régionales se sont impliqués activement dans la mise sur pied et le fonctionnement du Réseau de vigilance, tant au plan national qu’au plan régional. Une action parmi bien d’autres qui se poursuit à ce jour.

ORIENTATIONS DU MÉPACQ (adoptées lors du congrès d’orientation tenu en 2000)

OBJECTIF

L’objectif premier du Mouvement est de travailler à la transformation sociale dans une perspective de justice sociale.

MOYEN

Le moyen privilégié pour atteindre cet objectif est l’éducation populaire autonome (ÉPA).

CHAMPS D’ACTION

Cet engagement en faveur de la transofrmation sociale par les pratiques d’ÉPA se traduit principalement par deux grands champs d’action indissociables l’un de l’autre :

  1. S’impliquer dans les luttes sociales en :
    1. soutenant des luttes sociales portées par d’autres acteurs sociaux;
    2. participant à des luttes sociales avec d’autres acteurs sociaux;
    3. initiant ou portant des luttes sociales de façon autonome;
    4. s’outillant pour faire avancer les luttes sociales.
  2. Travailler à la reconnaissance, au financement et au développement de l’éducation populaire autonome afin :
    1. de permettre aux groupes de base de mener des luttes sociales;
    2. d’empêcher que le financement des groupes populaires et communautaires favorise le désengagement de l’État;
    3. que la reconnaissance et le financement étatiques respecten notre projet de société;
    4. de s’outiller dans nos pratiques d’éducation populaire autonome.

PORTEURS

Les orientations sont portées par l’ensemble du Mouvement, soit les groupes de base, les Tables régionales et la coordination nationale.