Montréal, le 2 juin 2016 – Le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec, le MÉPACQ, tient à réitérer son opposition au projet de loi 70 sur l’aide sociale et demande au ministre François Blais de faire marche arrière. « Tout comme plusieurs mouvement sociaux, nombreux-euses professeur-e-s et chargé-e-s de cours universitaires, ainsi qu’une grande partie de la population, le MÉPACQ s’oppose à ce projet de loi parce qu’il s’attaque directement aux droits des personnes les plus pauvres, affirme Caroline Toupin, coordonnatrice.
« À en croire les propos du ministre François Blais le 31 mai dernier à l’assemblée nationale, ce projet de loi s’appuie sur des études d’il y a 15 ans. Pas étonnant que le projet de loi 70, largement orienté vers le workfare de la fin des années 1990 (obligation d’accepter des activités – particulièrement du travail généralement mal payé – afin d’obtenir une allocation) soit désuet, poursuit madame Toupin. En voulant introduire une approche punitive d’insertion à l’emploi, le ministre François Blais ne fait qu’alimenter les nombreux préjugés à l’égard des personnes assistées sociales alors que son rôle, en tant que ministre de la « Solidarité Sociale » serait plutôt de les combattre. « Pour nous, c’est clair que le projet de loi 70 fait reculer le Québec vers des idéologies et des méthodes passées dates qui ne font qu’appauvrir davantage les personnes les plus pauvres», ajoute madame Toupin.
De plus, le ministre Blais, qui semble avoir perdu patience en affirmant qu’il y aurait « un petit peu d’ignorance » chez les professeur-e-s et chargé-e-s de cours opposé-e-s à son projet de loi, n’a provoqué que colère et indignation chez tou-t-e-s les opposant-e-s au PL70. « Pour nous, la vraie ignorance se retrouve dans les rangs du gouvernement actuel qui, au nom d’une idéologie austère, refuse d’ouvrir les yeux sur les conséquences d’une loi qui appauvrira d’avantage des personnes dont les conditions de vie sont déjà inacceptables», conclut madame Toupin.
Le MÉPACQ, qui est membre de la Coalition Objectif dignité exigeant l’abandon du projet de loi 70, est un regroupement national d’organismes communautaires largement engagé dans la lutte contre la pauvreté depuis plus de 35 ans. Il regroupe 11 tables régionales en éducation populaire autonome qui rassemblent à leur tour plus de 300 groupes populaires et communautaires autonomes répartis partout à travers le Québec. Par le moyen de l’éducation populaire, nous travaillons ensemble pour faire émerger la solidarité et la justice sociale dans notre société.
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Source : Caroline Toupin – 514-260-3786
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