
Montréal, le 13 décembre 2017 – Dimanche dernier, le gouvernement du Québec a dévoilé ce qui devait être son plan de lutte à la pauvreté, attendu depuis près de deux ans. Pour le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ), ce plan a un goût bien amer.
Un revenu minimum garanti qui creuse les inégalités
D’emblée, le MÉPACQ salue l’idée d’intervenir auprès des personnes seules, qui sont souvent les plus démunies de notre société. Cependant, bien que le MÉPACQ soit favorable à l’idée d’un revenu minimum garanti, il déplore la façon dont celui-ci sera mis en œuvre par le gouvernement. En effet, un revenu minimum garanti doit avoir pour but de permettre une meilleure redistribution de la richesse et devrait donc être accessible sans condition à toute personne en situation de pauvreté. Or, seules les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi auront accès à un revenu de base et ce, après un délai de plus de cinq ans. « Mise en œuvre de cette manière, cette mesure creuse les inégalités plutôt que de les amoindrir en créant deux catégories de personnes en situation de pauvreté », s’indigne Marc Benoit du Regroupement des organismes d’éducation populaire autonome de la Mauricie (ROÉPAM). De plus, la règle des 66 mois oblige les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi à vivre dans l’indigence en attendant que leur situation soit jugée assez grave, puisque permanente, pour mériter un réel soutien de l’État. Pour le MÉPACQ, c’est inadmissible!
Par ailleurs, l’augmentation du revenu disponible pour les personnes jugées aptes à l’emploi est tout simplement méprisante. « Couvrir seulement 55 % de ses besoins de base ne représente absolument pas un minimum acceptable pour les personnes en situation de pauvreté », juge Gabriel Dumas, co-coordonnateur du MÉPACQ. Ce plan d’action gouvernemental est donc bien loin de répondre au principe de justice sociale que nous défendons.
La défense collective des droits n’a pas dit son dernier mot
Parallèlement, le MÉPACQ salue l’augmentation du financement accordée aux groupes en défense collective des droits du Québec par le biais de la bonification du Fonds d’aide à l’action communautaire autonome (FAACA). Cependant, le montant de 2,2 millions $ pour l’année 2018-2019 est loin d’être suffisant. Rappelons que les organismes réclament un investissement immédiat de 40 millions $ à la mission globale. « Nous ne baisserons pas les bras et continuerons la lutte pour notre financement jusqu’à l’atteinte de notre but! Nous voulons être en mesure de défendre réellement les droits des citoyennes et citoyens du Québec », affirme Marie-Chantal Locas, co-coordonnatrice du MÉPACQ.